LA PEUR

Déclencheur :Déclencheur externe : l’arrivée d’une situation nouvelle, imprévue, que l’on ne sait pas comment rencontrer.

Il s’agit aussi bien de l’annonce d’une maladie, un deuil, une perte d’emploi, etc… que d’une situation physique d’agression ou de danger réel.

Déclencheur interne : la peur résiduelle qui vient de notre histoire ou de celle de nos ancêtres, inscrite dans nos cellules. Elle peut surgir n’importe quand, sans raison.

Réactions physiologiques à la peur :

La peur est d’abord et avant tout une manifestation du corps.

Et il y a trois réactions physiologiques à la peur :

  • L’activation du système sympathique qui pousse à l’action : fuite ou attaque. Évidemment, comme la plupart du temps dans nos sociétés, le danger n’est pas physiquement présent dans l’instant, cette activation du système moteur agite notre corps (malaises, douleurs), notre réactivité émotionnelle (colère, projections), et le plus souvent notre mental.
  • Au contraire, la chute du système nerveux sympathique et l’activation du parasympatique. Nous sommes immobilisés, figés, en panique, et toute l’énergie disparait. Cela entraine un sentiment d’impuissance, de désespoir ou un état de panique dont nous ne savons pas comment sortir.

 

Comment faire ?

Conseils « psychologiques » :Notre peur dure quand nous essayons de la limiter, de l’oublier ou de nous en débarrasser.

Lutter contre, c’est toujours renforcer ce contre quoi nous luttons. Dans ces moments-là, nous perdons nos moyens. Nous devenons alors incapables de retrouver le sens de ce qui nous environne parce que nous nous focalisons, nous nous bloquons sur notre angoisse elle-même.

S’il n’y a pas de danger immédiat, nous pouvons laisser notre corps épouser l’émotion qui nous saisit. Ne pas chercher à la chasser, mais lui donner toute la place.

Il faut l’investir, y entrer complètement.

Aller au bout des pires images qui viennent.

Prenons le cas de quelqu’un qui vit dans la crainte de la vieillesse et de la maladie.

Il s’agit de s’installer dans cette peur, de la tête aux pieds.

C’est une opération mentale volontaire, qui consiste à « devenir » notre peur, à la laisser pénétrer dans tous les pores de notre peau, à aller jusqu’au bout de ses hypothèses les plus terrifiantes :

« Je vais me retrouver seul. Mon conjoint me quittera. Je n’aurais plus d’argent. Je ne pourrai plus rester chez moi. Je devrais aller dans un CHSLD. Ceux qui viendront me voir le feront par pitié, puis ils espaceront leurs visites. Tout le monde autour sera hébété. On prendra tout juste et mal soin de mon corps. Il n’y aura plus de sens à ma vie.»

Si on joue ce jeu-là à fond, alors on va épuiser toutes les probabilités les plus folles, et ces dernières disparaîtront pour céder la place à une action mesurée et proportionnelle au risque qui me menace.

La peur est comme une frontière à passer, comme une étape à franchir. Si nous la traversons, alors nos champs d’intérêt et les rapports que nous entretenons avec le monde, avec les autres, s’en trouveront décuplés.

 

Conseils « spirituels » : Edgar Tolle

 

La peur fait partie de chaque corps de souffrance.

Elle s’exprime sous forme d’anxiété, de stress, de nervosité, de panique, de terreur.

 

Mais elle peut se muer en colère. (à l’origine de la colère, il y a la peur)

 

Il existe une peur résiduelle en chacun de nous, car c’est une émotion très ancienne.

En dehors d’elle, il y a des peurs qui viennent des pensées, en réaction inconsciente à cette peur résiduelle :

Peur du futur, incertitude, mort.

 

Sommes-nous en train d’alimenter la peur résiduelle qui existe en nous en pensant à notre futur ou en pensant à quelqu’un qu’on aime et qu’on pense en danger ?

Il s’agit d’abord de voir lorsqu’on est en train de créer la peur.

Pour se ramener à la réalité :

« Où est le problème maintenant ? »

 

Dans l’instant, il y a parfois des choses à faire, pour soi ou pour aider les autres.

Mais si nous ne pouvons rien faire, il est inutile d’alimenter cette peur avec nos pensées.

 

La peur résiduelle, elle, peut surgir soudainement, même si on ne l’alimente pas avec notre esprit.

Elle vient d’elle-même.

Elle vient du corps de souffrance.

Elle peut surgir n’importe quand.

Et elle peut surgir en méditation, car méditer, c’est plonger profondément à l’intérieur de soi.

Et l’égo a peur de sa propre fin.

Peur de la fin du moi.

Si la peur vient en méditation :

« Vient-elle de mes pensées au sujet du futur ?

Ou vient-elle sans raison apparente ? »

Si la peur vient des pensées, revenir à la sensation, respiration.

 

Si elle surgit de l’écoute :

 

La peur est ce qu’elle est dans l’instant.

 

En prendre conscience, complètement, au lieu d’y penser. Ne pas vouloir s’en débarrasser. Laisser cette peur être ce qu’elle est.

Ne pas s’identifier à elle.

Parfois le mental essaie d’expliquer la peur, ou de créer des images de peur.

La peur peut se transformer en paranoïa.

La paranoïa est un état prononcé de l’égo, car c’est son rôle de se méfier des autres. L’égo a besoin d’ennemis.

La peur des autres est nécessaire à l’égo.

La paranoïa est une réaction du mental pour expliquer la peur intense qu’on ressent.

Comme le mental a besoin d’explications, il crée une réalité qui semble expliquer la peur.

Regarder cette peur en face, sans laisser la pensée arriver.

Permettre à la peur d’être ce qu’elle est : lui donner un espace pour exister.

Constater que cet espace créé autour de la peur devient de plus en plus vaste.

Prendre conscience de l’espace autour de la peur, entraine une distance avec elle.

Et on peut la voir comme un simple mouvement d’énergie dans l’espace vaste.

 

Attention, la peur résiduelle crée des pensées de peur si on n’est pas très présent.

 

Faire confiance en la vie.

Confiance : absence de peur.

Confiance : état naturel. La peur vient l’obstruer.

 

Il existe un fossé entre la réalité (bienveillante) et celle qu’en fait le mental : dure.

Si on fait confiance à la vie, elle prend soin de nous.

 

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